Vendredi 27 septembre 2024 – Musée Albert-Kahn

Qu’entend-on par mesure d’impact social ?
Anne-Laure Hernandez / Henri Fraisse
« Une politique publique c’est un peu comme un éléphant – vous le reconnaissez quand vous le voyez, mais vous ne pouvez pas facilement le définir. » Cunningham, 1963
L’évaluation des politiques publiques en France : décret de 1990, avec une dimension managériale, atteindre les objectifs au moindre coût possible, réforme constitutionnelle en 2008 avec la Cour des Comptes et ensuite les Chambres régionales des Comptes: on passe d’une posture de contrôle à un principe d’évaluation.
Entre 200 et 300 rapports d’évaluations des politiques publiques chaque année. C’est beaucoup face à la faible connaissance qu’on en retire ! On devrait produire de la connaissance qui soit utile à l’action, mais ce n’est pas vraiment le cas aujourd’hui : argent dépensé inutilement ?
Des enjeux pour les acteurs sur le terrain : place et sens donné au reporting, valorisation des actions, communication, …
Impact : un ensemble de changements durables positifs ou négatifs, attendus ou inattendus, attribuables aux activités étudiées, de nature environnementale, économique ou sociale.
La chaîne de valeur de l’impact dans l’ESS : une structure associative repose d’abord sur ses ressources propres, pour développer sa mission sociale. Une fois qu’il y a des réalisations concrètes, un premier niveau d’indicateurs arrive : d’actions, de résultats, de performances… Il s’agit de comptabiliser: combien d’actions, combien de bénéficiaires. C’est du suivi de projet. Étape suivante : les changements sur les bénéficiaires (indicateurs de changement, indicateurs d’effets, etc.). Étape suivante : quels impacts ? C’est-à-dire qu’est-ce qui est attribuable à l’action de l’association ?
Étapes de l’évaluation d’impact : cadrage (que veut-on, dans quel calendrier, avec quelles ressources humaines et financières?), méthode et outils de collecte, collecte et analyse, conclusion et axes d’amélioration.
Qualitatif et Quantitatif ne s’opposent pas, ils se complètent. On choisit la méthode appropriée pour répondre aux enjeux. C’est la méthode qui s’adapte, pas l’inverse. Les règles méthodologiques sont les mêmes si on veut démontrer un impact (représentativité de l’échantillon, contrôle des biais, évaluation de l’attribution).
« Innovation de la société Mozart Consulting et pendant social de l’EBIT (Earn Before Interests and Taxes), l’IBET© est un modèle d’analyse quantitative d’impact de la performance sociale, qui mesure – à partir des données RH, l’évolution du niveau d’engagement/désengagement des collaborateurs et de l’employeur dans le temps, sur un périmètre d’activités, de métiers ou social. »
- 13 250 Euros : Le coût moyen du désengagement en France, par an et par salarié
- 265 Mds d’Euros : La Perte de compétitivité à l’échelle de l’économie française
- 10% : Le gain sur la QVT et l’Engagement bien plus atteignable qu’une amélioration de performance économique de 1%
Source : étude IBET 2023 réalisée sur 19,5 millions de salariés du secteur privé.


Retour d’expériences de la mesure d’impact social, quels sont les bénéfices et les points de vigilance dans la mise en œuvre ?
Céline Gateau-Leblanc / Clément Lacouette-Fougères / Anne-Laure Hernandez / Henri Fraisse
8 idées reçues sur l’évaluation :
- Ne porte que sur les grandes politiques publiques
- C’est du contrôle ou de l’audit de performance amélioré
- C’est pour les chercheurs
- Ca ne sert à rien, ça a déjà été évalué
- On ne peut pas évaluer, on n’a pas les données
- Tout n’est pas évaluableCc’est une démarche lourdre car il faut associer les parties prenantes
- C’est toujours trop long !
L’ÉVALUATION DE L’ATTRACTIVITÉ DES QUARTIERS PRIORITAIRES, Une dimension majeure de la politique de la ville
Rapport de la Cour des Comptes en décembre 2020
Lien vers le rapport, fichier PDF (169 pages)
https://www.ccomptes.fr/fr/publications/levaluation-de-lattractivite-des-quartiers- prioritaires
Questions posées dans ce rapport :
- La politique de la ville prend-elle en compte les facteurs qui affectent l’attractivité des QPV ?
- L’attractivité des QPV s’est-elle améliorée entre 2008 et 2018 ?
- Dans quelle mesure les dispositifs publics ont-ils contribué à cette évolution?
- L’articulation entre la politique de la ville et les autres interventions des services publics a-t-elle permis de renforcer l’attractivité des QPV ?
Depuis 40 ans, la politique de la ville a pour objectif de réduire les écarts entre les quartiers dits « prioritaires » et les autres, en améliorant les conditions de vie de leurs habitants. L’État y consacre environ 10 Md€ chaque année, auxquels s’ajoutent les financements de la rénovation urbaine et les dépenses, difficilement mesurables, des collectivités territoriales.
En s’appuyant sur une enquête nationale et l’étude approfondie de la situation de huit quartiers prioritaires, la Cour et quatre chambres régionales des comptes ont procédé à l’évaluation d’un des objectifs clefs de cette politique publique : l’attractivité des quartiers prioritaires autour de trois dimensions de la vie quotidienne : le logement, l’éducation et l’activité économique.
En dépit des moyens financiers et humains déployés, cette attractivité a peu progressé en dix ans. Pour y remédier, la Cour formule quatre orientations générales et 13 recommandations.
