Handicap : seulement 2 grandes lois en 50 ans et la MDPH en panne dans le 92

Sur le Handicap il n’y a eu que deux grandes lois en cinquante ans

La loi de 1975 inscrit le droit des « handicapés ou inadaptés » à : un travail, une garantie minimum de ressources et une intégration scolaire et sociale.

La loi de 2005, une génération plus tard, n’évoque plus l’« intégration » mais « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté ». La personne en situation de handicap devient enfin citoyen.

Le texte consacre des avancées dans cinq domaines : compensation financière du handicap, création des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), obligation de scolarisation, droit à l’emploi et obligation d’accessibilité, l’un des chantiers qui a le moins progressé en vingt ans.

Aujourd’hui, il semble que la compensation soit le plus grand progrès, via de multiples prestations MDPH adaptées aux situations de handicap – sensoriel, psychique, moteur, mental ou invalidant.

Gros bémol : Ces droits n’est pas toujours lisible ni connue des usagers. Les formulaires pour y accéder ne répondent pas non plus à une logique simple et facile à comprendre. La MDPH est censée être un guichet unique. Elle l’est à l’entrée, pour obtenir des droits, pour le suivi et l’accompagnement social, vers l’école ou l’emploi, mais les usagers évoquent plutôt un parcours du combattant.

Les dispositifs existent pourtant. Ils sont nombreux, épars, disséminés entre la MDPH, France Travail, l’Education nationale, les services sociaux et dispositifs d’Etat, les DAC, les PTA…  Des dispositifs pas toujours lisibles ni coordonnés entre eux.

L’usager, censé être au cœur, se retrouve à l’extérieur, obligé de frapper aux portes avant de trouver la bonne. Les délais de recours à la MDPH sont très longs et c’est ce que nous dénonçons au conseil départemental.

J’ai accompagné plusieurs familles pour effectuer les formalités et c’est excessivement lourd, a fortiori que le handicap est présent. Des parents doivent faire régulièrement le dossier alors que la situation est inchangée et le restera.

2025 signe un demi-siècle depuis la première loi Handicap du 30 juin 1975 et 20 ans de la deuxième, le 11 février 2005. Comment ne pas voir dans cette conjonction, un moment propice à l’avancée des droits des personnes en situation de handicap ?

Une société qui s’adapte aux citoyens vulnérables – invalides, malades, enceintes ou âgés – est une société qui permet à chacun de trouver sa place, et de faire société.

Astrid Brobecker

Laisser un commentaire