Selon les différentes études, un collégien de 6ème demi-pensionnaire transporterait en moyenne un cartable de 8 kilos. Peu d’adulte en font autant chaque jour à l’échelle de leur poids et c’est d’autant plus grave sur un corps en croissance.
Selon les professionnels de santé, un cartable ne devrait pas excéder 10 % du poids de l’enfant. Soit en moyenne 3,4 kg pour un élève de 11 ans et 4,4 kg pour un élève de 13 ans. Selon les dernières mesures effectuées, la plupart des cartables de collégiens pèsent plus de 20 % de leur poids ! Ces charges constituent un risque musculo-squelettique pour ces élèves.
Depuis la publication d’une circulaire en janvier 2008, le ministère de l’Éducation nationale reconnaît le surpoids du cartable comme un problème de santé publique. Le problème est posé depuis des années et on imagine que si les adultes étaient confrontés eux-mêmes à ce problème ils auraient trouvé une solution pérenne.
Pour permettre aux collégiens de laisser un livre à la maison et un livre au collège et alléger le poids des cartables, avait été financé en 2007, un second lot de manuels destiné aux élèves de sixième et cinquième.
En 2014, le département s’est désengagé avec la fin du double jeu des manuels pour les élèves de cinquième.
Aujourd’hui, en fonction des contraintes des locaux des collèges du département et des échanges avec les équipes enseignantes, plusieurs modalités existent :
- Dans certains collèges, il y a des casiers, qui permettent d’alléger les cartables en ne transportant que le minimum de matériel scolaire pour la journée de classe, mais il reste les temps de trajet, et il y a des collèges sans casier,
- Dans certains collèges, les livres restent dans les classes « affectées » par matières. La crise sanitaire a aussi perturbé ces organisations puisque dans certains collèges, les élèves ne changeaient plus de classe donc doivent à nouveau porter leurs livres,
- Il y a eu des changements de programmes,
- Des professeurs qui passent davantage par le numérique, avec des manuels pas utilisés, et des professeurs privilégient les livres.
La crise sanitaire a fragilité un grand nombre d’élèves. Il faut améliorer leurs conditions d’accueil et de vie, qui ont une répercussion sur leurs conditions d’’apprentissage.
Comment dégager, après un état des lieux dans les collèges, les moyens pour une double dotation effective de manuels pour les élèves de 6ème et de 5ème ?
Astrid BROBECKER, Conseillère départementale 