Via le RER B, direction la cité internationale, construite après la première guerre mondiale pour rapprocher les étudiants de tous les pays; une quarantaine de pavillons aux styles très différents : architecture régionaliste comme la maison du Japon, architecture moderne comme la Fondation Suisse, la maison du Brésil par Le Corbusier, passage obligée le jour où Lula a gagné les élections.
Une balade dans le parc de 34 hectares d à la découverte de ses bâtiments, fleurons de l’architecture de début du XXe siècle.
- La fondation Emile et Louise Deutsch de la Meurthe : 7 petits pavillons faussement médiévaux en brique brune, ornés de tourelles, de bow-windows, et percés de meurtrières, le tout s’articulant coquettement autour d’un jardin. Soit un ensemble de 338 logements « salubres et aérés », conçus en vertu des principes hygiénistes de l’époque.
- La maison d’Asie du Sud-Est pensée par deux architectes français pastiche les traditions chinoises et vietnamiennes, avec un dragon sculpté en bas-relief, un peu kitsch.
- La fondation des Etats-Unis : Grand immeuble de plus de 250 chambres abritant derrière ses murs sévères quelques bijoux Art déco : le hall d’entrée, grand salon, et cage d’escalier,
- La fondation hellénique avec la nostalgie de la Grèce antique: amphores porche tout en colonnes ioniques et, à l’intérieur, ces sols en mosaïques.
- La Fondation suisse : une cité radieuse, avant l’heure où tous les grands principes de Le Corbusier sont déjà à l’œuvre : parallélépipède juché sur pilotis dont la façade est quadrillée de strictes et larges baies, un salon jaune mayonnaise et vert d’eau garni de fauteuils Charlotte Perriand.
- Le collège néerlandais , chef-d’œuvre de l’entre-deux-guerres, avec l’influence de Mondrian. A l’époque, l’immeuble de brique beige fit un tel effet que certaines communes d’Ile-de-France, comme Cachan, s’en sont clairement inspirées pour construire leur hôtel de ville.
- La maison du Mexique, mastodonte moderniste conçu par les frères Jorge et Roberto Medellín, respectivement architecte et ingénieur, avec une frise monumentale. Les chambres meublées étaient meublées par Charlotte Perriand et Jean Prouvé, quelle chance… apparement, il ne reste plus beaucoup de mobilier.
- La maison de l’Inde : barre de six étages, alternance de panneaux de brique rouge, de balcons en mosaïques vert amande et de pignons en grès violet.
- La maison du Brésil, ma préférée. Imaginée par Lucio Costa, ponte de l’urbanisme brésilien qui, trop occupé par la construction de l' »érection » à Brasilia, a transmis le projet Le Corbusier : des unités d’habitations brutalises, des loggias jaunes et rouges en façade, des vitraux colorés.
Astrid BROBECKER, Conseillère départementale 